Par Véronique Morin, Psychoéducatrice
Rassurez-vous, au-delà des apparences, ce billet n’aborde pas la nutrition physique de l’enfant. Or, avant d’aller plus loin, il importe de se mettre d’accord sur un point : personne ne peut remettre en question les bienfaits du brocoli sur le corps. L’idée va d’elle-même.
Et maintenant, si on se questionnait des bienfaits du brocoli sur le développement socioaffectif de notre même petit chérubin? Amenons l’idée au deuxième degré pour en saisir la signification. Disons simplement que l'attention positive est à l'enfant ce que le brocoli est au corps. Mais en quoi l’attention positive peut se comparer à un bouquet de ce divin légume vert? Laissez-moi clarifier l'analogie.
Pour l’enfant qui apprend à se représenter au gré des expériences qu’il vit et de ce que ses personnes significatives lui renvoient comme image de sa personne, il devient impératif de lui offrir la meilleure des nourritures affectives, soient l’amour inconditionnel et l’attention positive, afin qu’il en vienne à se voir comme un être suffisant, aimable, positif et compétent.
Vous vous dites peut-être « d’accord, mais réalistement, est-ce que ça se fait le matin, entre deux gorgées de café, avant d’entamer l’infernal métro-boulot-dodo? » Eh bien je vous réponds avec bonheur que oui, c’est possible!
Le principe est simple. Pour y voir plus clair, revenons à la nourriture pour le corps. Pour adopter de saines habitudes alimentaires, prioriseriez-vous les bouquets de brocoli ou la malbouffe dans votre assiette? Poser la question, c’est y répondre. Dans la même lignée, nos sages grand-mamans nous diraient: « Mieux vaut prévenir que guérir! »
Ainsi, mieux vaut donner de l'attention et de votre temps à l’enfant quand ça va bien (à l’image de cette chère bouchée de brocoli), plutôt que d’attendre que ça tourne au vinaigre avant de s’en occuper, donnant ainsi de l’attention beaucoup moins nourrissante à notre mini (à l’image de la malbouffe)! Nourrir la relation avec l’enfant par l’attention positive qu’on lui accorde, c’est comme lui offrir la meilleure des bouffes santé pour l’âme, le cœur, la petite personnalité en construction qu’il tente tant bien que mal d’apprivoiser de jour en jour.
Parlons concrètement. Il suffit d’un clin d’œil, d’un sourire, d’un pouce en l’air, d’un « high five » en guise de reconnaissance que coco est bien là et bien suffisant pour notre amour! Souligner les bons coups quand il se comporte bien : un bon choix qu'il fait, un jouet qu'il partage, une demande qu'il fait poliment, un câlin qu'il fait à son petit frère au réveil, des compromis qu'il accepte de faire, une consigne qu'il exécute sans qu'on aille à lui répéter plusieurs fois…vous comprenez le principe!
Et là, j'entends déjà dire: « c'est bien beau, mais je n'ai pas toujours le temps et l'énergie de lui donner de l'attention et du renforcement positif quand il se comporte bien. Je le laisse tout simplement aller, jusqu'à ce que...je doive intervenir parce que ça ne va plus! » En ce sens, il faut se mettre d’accord sur un point : si le parent ne prend pas le temps de nourrir l’enfant d’attention positive quand ça va bien, il prendra encore plus de temps pour gérer des comportements difficiles. Mais d’une manière ou d’une autre, le parent devra investir du temps alors investissons-le dans la santé socioaffective de nos chéris!
En prime, il faut garder en tête que plus l’enfant se sent inconditionnellement aimé, reconnu et suffisant, et si l’adulte lui reflète ses comportements positifs lorsqu’ils apparaissent naturellement, plus la probabilité que notre chérubin reproduise les comportements souhaités et attendus sera grande! Encore plus de brocoli!
Véronique Morin, ps.éd.
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